Les califes bien guidés: Oumar ibn Al-Khattab (partie 2 sur 2)
Description: Brève biographie du compagnon du prophète Mouhammad, son ami et deuxième calife bien guidé de l’Islam.
Par Aisha Stacey (© 2013 NewMuslims.com)
Publié le 01 Jun 2019 - Dernière modification le 03 May 2015
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Objectif:
·En savoir plus sur la vie d'Omar ibn Al-Khattab et comprendre son importance dans l'histoire de l'islam.
Termes arabes:
· · Qadi - un juge musulman qui rend des décisions judiciaires conformément à la charia.
·Charia - Loi islamique.
·Choura - le principe de consultation, en particulier tel qu'il est appliqué au gouvernement.
·Khalifah (pluriel: Khoulafa’) – Calife. Parfois orthographié Khalif. Il est le principal chef religieux et civil musulman, considéré comme le successeur du prophète Mouhammad. Un calife n'est pas un monarque.
·Oummah - Fait référence à l'ensemble de la communauté musulmane, quelles que soient sa couleur, sa langue ou sa nationalité.
·Diwan - Dans les sociétés islamiques, il s'agit d'un département central des finances, d'un bureau administratif principal ou d'un organe étatique régional.
·Hijrah - l'acte de migration d'un endroit à un autre. Dans l'Islam, l'Hijrah fait référence aux musulmans qui migrent de La Mecque vers Médine et marque également le début du calendrier Islamique.
·Sounnah - Le mot Sounnah a plusieurs significations, en fonction du domaine d’étude. Cependant, le sens généralement accepté est tout type de propos rapporté, fait ou approuvé par le Prophète.
·Hadith - (pluriel – ahadith) est une information ou une histoire. En Islam, il s'agit d'un récit narratif des paroles et des actions du Prophète Mouhammad et de ses compagnons.
C’est Abou Bakr qui a choisi Oumar comme deuxième khalifah (calife) de l'islam. Sur son lit de mort, Abou Bakr rassembla ses amis et ses conseillers et leur demanda de choisir son successeur parmi eux. Cependant, ils ne purent le faire. Ils retournèrent vers Abou Bakr et insistèrent pour qu'il prenne cette décision lui-même. Il choisis Oumar Ibn Al-Khattab. Oumar prit la direction de la Oummah en 634 de notre ère, à la mort d'Abou Bakr.
Oumar lui-même était conscient de sa réputation de dureté et son premier acte fut de s'adresser à la population et définir ses attentes, en particulier les siennes. Son discours ne laissa aucun doute sur le fait qu’Oumar ne cherchait aucun éloge, il ne cherchait pas non plus la grandeur. Il souhaitait cependant maintenir l'héritage du prophète Mouhammad. Il a commencé par dire: «Ô peuple, sachez que j'ai été nommé pour diriger vos affaires, alors reconnaissez que ma dureté est maintenant affaiblie, mais je continuerai à être dur et ferme envers les oppresseurs et les transgresseurs…». Ce fut durant le califat d'Omar qu'une infrastructure religieuse et politique idéale sur le plan islamique fut formée et consolidée. Il a donné un sens à et démontré ces mots du Coran :
“Ô les croyants! Observez strictement la justice et soyez des témoins (véridiques) comme Allah l'ordonne…” (Coran 4:135)
Le règne d'Oumar ibn Al-Khattab a vu la petite nation islamique basée à Médine devenir une puissance mondiale. Des forteresses militaires ont été formées et transformées par la suite en certaines des plus grandes villes du califat islamique telles que Bassora, Damas, Koufa et Foustat, la ville désormais connue sous le nom du Caire. Oumar divisa ce califat répandu en province et il nomma des gouverneurs dont les responsabilités et l'autorité étaient clairement définies. Tous les administrateurs corrompus furent sévèrement punis. L'exécutif et le judiciaire ont été séparés et des qadis ont été nommés pour administrer la justice conformément aux principes islamiques.
Le calife Oumar a insisté pour que ses gouverneurs nommés mènent une vie simple et soient toujours accessibles aux gens, et il a donné lui-même cet exemple. On pouvait souvent le trouver parmi les gens ou à la mosquée, où ses vêtements et son comportement montraient qu'il était indiscernable de l'homme ordinaire. Oumar a également passé de nombreuses nuits à rechercher tous ceux qui avaient besoin d'aide ou d'assistance. Un certain nombre de hadiths attestent des veillées nocturnes d'Oumar, parcourant les rues de Médine. Il y avait des pauvres et des voyageurs affamés pour lesquels Oumar cuisinait et des bébés qui sont nés avec l'aide de la femme d'Oumar ibn Al-Khattab. Oumar a pu découvrir ce que pensaient les gens du peuple et pouvait promulguer ou modifier des règles en conséquence. Par exemple, les allocations des enfants habituellement versées au sevrage ont été remplacées par un paiement à la naissance, ce qui incita les mères à ne pas hâter le moment du sevrage.
Une histoire particulière raconte qu'une domestique qui vendait du lait a été encouragée par sa mère à couper avec de l'eau le lait afin de gagner plus d'argent. Oumar ibn Al-Khattab a entendu la conversation au cours de laquelle la domestique a défié sa mère. Elle a dit que même si elles pouvaient duper le calife et le peuple, elles ne pourraient jamais cacher la supercherie à Allah. Oumar a encouragé son fils à épouser cette fille en raison de ses valeurs et de ses principes islamiques. À une époque, une femme avait intenté une action contre le calife lui-même. Quand Oumar ibn Al-Khattab est apparu devant le qadi, celui-ci s'est levé en signe de respect envers le calife. Oumar le réprimanda en disant: "C'est le premier acte d'injustice que tu as commis envers cette femme!"
Tout au long de cette expansion importante de la oummah, Oumar ibn Al-Khattab a étroitement contrôlé la politique générale et énoncé les principes de l'administration des terres conquises. La structure de la pratique juridique islamique lui est due. Oumar était un administrateur exceptionnel. Il a mis en place un conseil de choura où il a demandé conseil et des avis sur des questions d’état; les décisions importantes n’étaient prises qu’après un débat approfondi.
Oumar a fondé l'institution connue sous le nom de Diwan, grâce à laquelle des allocations annuelles du trésor public étaient versées à tous les membres de la oummah. Des départements de finances, de comptabilité, de fiscalité et de trésorerie pleinement responsables ont été organisés. La police, les prisons et les unités postales ont été établies et les soldats de la vaste armée musulmane furent payés. Les enseignants furent également rémunérés car l'éducation était encouragée. L’étude des sciences islamiques, de la langue, de la littérature, de l’écriture et de la calligraphie ont tous été parrainés et plus de 4 000 mosquées ont été construites. La normalisation du texte du Coran a été achevée pendant le califat d'Oumar.
Oumar ibn Al-Khattab était impatient de faire progresser la oumma musulmane en utilisant la technologie et les techniques de construction connues sur les terres conquises. La construction de moulins tels qu’ils étaient utilisés en Perse était encouragée dans l’ensemble du califat. Les vieux ponts et les routes ont été réparés et de nouveaux chemins d'accès furent construits. On dit qu'un voyageur pouvait facilement passer d'Égypte au Khorasan en Asie centrale. Les vastes territoires de l’Asie occidentale et de l’Afrique du Nord étaient reliés entre eux par une zone de libre-échange. Un recensement de la population a été effectué et Oumar a établi le calendrier islamique en débutant la date à partir de la Hijrah du prophète Mouhammad.
Malheureusement et ironiquement, Oumar, un homme qui défendait la justice pour tous, a été assassiné à la suite d’un verdict rendu dans une affaire civile. Un des compagnons, Mughira bin Shou'ba, a loué une maison à un menuisier persan nommé Abou Loulou deux dirhams par jour, somme qu'Abou Loulou jugeait trop élevée. Il s'est plaint au calife Oumar ibn Al-Khattab qui a rassemblé tous les faits et a déterminé que le loyer était juste. Cet incident mineur a précipité la fin du règne de 10 ans d'Oumar en tant que 2e calife de la oummah. Abou Loulou a promis de prendre la vie du calife. Le lendemain matin, Oumar se rendit à la mosquée et, alors qu'il dirigeait la prière, récitant le Coran, Abou Loulou enfonça son épée à double tranchant dans l'estomac du calife. Les saignements internes n'ont pas pu être arrêtés et Oumar ibn Al-Khattab, le chef des fidèles, est décédé le lendemain. Ce fut pendant l'année 644 de notre ère.
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