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Charmes et amulettes

Évaluation:

Description: Un examen critique de l'utilisation des charmes et des amulettes prévalant dans les sociétés passées et modernes et le jugement islamique à leur égard.

Par Imam Kamil Mufti

Publié le 21 May 2019 - Dernière modification le 10 Dec 2017

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Conditions préalables

·Croyance en Allah (2 parties).

Objectifs

·Comprendre à quel point les charmes et les amulettes sont répandus dans la société moderne.

·Apprendre la signification exacte d'un charme, d'une amulette et d'un talisman.

·Se familiariser avec les amulettes communes.

·Se familiariser avec les charmes et les amulettes en Arabie pré-islamique.

·Apprendre le jugement islamique concernant les charmes et les amulettes.

·Connaître le jugement islamique concernant les charmes et les amulettes coraniques.

Termes arabes

·Shirk – l'action qui implique d'attribuer des associés à Allah, ou d'attribuer des attributs divins à autre qu'Allah, ou de croire que la source du pouvoir, des dommages et des bénédictions proviennent d'un autre qu'Allah.

·Rouqyah – sort.

Pendant des milliers d'années, les gens ont essayé d'attirer la chance et éviter la malchance vers eux et leurs biens en employant des charmes, des amulettes et des talismans. Un charme est une pratique ou une expression censée avoir un pouvoir magique, semblable à une incantation ou à un sort. [1] Un talisman est un objet portant un signe ou un caractère gravé, et censé faire office de charme pour éviter le mal et apporter la chance. [2] Les amulettes étaient utilisées pour protéger l’homme ou ses biens, tels que les maisons et le bétail, des influences néfastes des sorcières, des démons et autres puissances malfaisantes, ou pour lutter contre le malheur et la maladie. L'utilisation des amulettes existait à la fois en Orient et en Occident, parmi les tribus et les nations jusqu'à nos jours. Assyriens et Égyptiens, Grecs et Romains, Juifs et Chrétiens, ont favorisé cette ancienne superstition et, à des degrés divers, l'ont favorisée jusqu'à aujourd'hui. [3] Malgré les progrès techniques et scientifiques, les superstitions et les amulettes continuent de pénétrer la société occidentale. Certaines des amulettes les plus populaires en Occident sont:

(1) Un fer à cheval. Le porte-bonheur le plus souvent rencontré aujourd'hui en Amérique du Nord est le fer à cheval et ses modèles représentatifs sous forme de bijoux, de tentures murales et d’images imprimées. L’utilisation de fers à cheval usés comme amulettes magiques protectrices -notamment suspendues au-dessus ou à côté des portes- tire son origine d'Europe, où on peut encore les trouver clouées sur des maisons, des granges et des écuries en Italie ou en Allemagne, ainsi qu’en Grande-Bretagne et en Scandinavie.

(2) Le trèfle à quatre feuilles. Le trèfle à quatre feuilles fait partie des emblèmes porte-bonheur les plus répandus en Amérique du Nord et constitue une image particulièrement fréquente sur les pièces porte-bonheurs et les cartes postales porte-bonheurs.

(3) Le triangle ou «pensée joyeuse». Le triangle est la troisième amulette américaine la plus populaire, juste après le fer à cheval et le trèfle à quatre feuilles. C'est un os qui recouvre le sternum de la volaille, comme chez un poulet ou une dinde. Il est de coutume de conserver cet os intact lorsque vous découpez l'oiseau au dîner et de le sécher sur le poêle ou au feu jusqu'à ce qu'il soit cassant. Une fois sec, il est donné à deux personnes, qui le cassent en deux, chacune faisant un voeu en le faisant. La personne qui obtient la «plus longue moitié» du triangle est sensée voir son rêve «devenir réalité». Si le triangle se brise de manière égale, les deux parties sont sensées voir réaliser leurs souhaits.

(4) Le pied de lapin.

(5) Les bracelets de charme.

(6) Les pièces de bonne chance ou «pièces de poche».

(7) Le Bouddha chanceux ou souriant que l'on trouve couramment dans les magasins et restaurants orientaux.

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Le crucifix. Lorsqu'il est béni, il est considéré comme un rituel important.

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Les amulettes hébraïques: pendentif avec l'étoile de David en feuilles de vigne. L'une de ses utilisations antiques était un symbole kabalistique magique.

Charmes et amulettes en Arabie préislamique

Les amulettes d'Arabie (tamimah en arabe) sont fabriquées à partir de perles ou d'os qui se portent sur le cou des enfants ou des adultes, ou qui sont suspendues dans des maisons ou des voitures afin de conjurer le mal - en particulier le mauvais œil - ou afin d'apporter certains avantages. Les Arabes du temps du Prophète Mouhammad (Qu’Allah le couvre d’éloges et le protège) portaient des bracelets aux bras, des bracelets joncs, des colliers de perles, des coquillages et des amulettes similaires pour porter chance ou éviter la mauvaise fortune.

Jugement islamique sur les amulettes

Allah est le seul Seigneur et Souverain du monde physique. "Seigneur" signifie qu'il est le Créateur et contrôle toutes les affaires de l'univers; le royaume des cieux et de la terre lui appartient exclusivement et il les possède. Lui seul a fait sortir l'existence de la non-existence et sa conservation et sa continuation ne dépendent que de Lui. Son pouvoir est nécessaire à tout moment pour soutenir toutes les créatures. Les anges, les prophètes, les êtres humains ainsi que le règne animal et végétal sont sous son contrôle. Seul Allah sait ce que l'avenir nous réserve. Le bon et le mauvais destin viennent d'Allah seul.

La foi dans les charmes, les amulettes et les talismans contredit la croyance en la seigneurie d'Allah en attribuant la capacité d'apporter la bonne fortune ou d'éviter la malchance à des créatures alors qu'Allah seul peut apporter le bien et éviter les dommages. En conséquence, le Prophète (Qu’Allah le couvre d’éloges et le protège) s'est opposé à ces pratiques superstitieuses et a enseigné aux gens de croire fermement en leur Seigneur, plutôt qu'aux amulettes, qui ne peuvent changer le destin d'Allah et ne peuvent apporter aucune chance à qui que ce soit. Même s'ils ne sont pas capables d'éviter les préjudices, la croyance aux amulettes mène généralement à l'idolâtrie avec le temps. Ceci peut être constaté auprès des catholiques avec le crucifix, les statues et les médaillons de saints qui sont portés ou conservés pour la bénédiction et la bonne fortune.

Quand les gens ont accepté l'islam à l'époque du Prophète, ils portaient avec eux leur ancienne foi aux amulettes. Le Prophète leur a strictement interdit d'adhérer à de tels croyances:

(1) Le Messager d'Allah (Qu’Allah le couvre d’éloges et le protège) a dit:

‘Les sorts (rouqyah), les amulettes et les charmes d'amour sont du shirk.” (Ahmad, Abou Dawoud)

(2) Le Messager d'Allah a dit:

“Quiconque porte une amulette, qu'Allah ne réponde pas à ses besoins, et quiconque porte un coquillage, qu'Allah ne lui accorde pas la paix.” (Ahmad)

(3) Un groupe est venu voir le Messager d'Allah pour lui prêter allégeance. Il a accepté l'allégeance de neuf d'entre eux. Ils ont dit: "O Messager d'Allah, tu as accepté l'allégeance de neuf membres, mais pas de lui."

“Il porte une amulette”

L’homme a mis sa main dans sa chemise et l’a enlevée, puis le Prophète a accepté son allégeance en disant:

‘Celui qui porte une amulette à commis du shirk.” (Ahmad)

Les compagnons respectaient strictement l'interdiction imposée par le Prophète envers les amulettes. Ils se sont ouvertement opposés à de telles pratiques même parmi les membres de leur famille. Par exemple, Houdhayfah, l'un des compagnons du Prophète, a rendu visite à un homme malade et, voyant un bracelet placé sur le bras de l'homme, l'a retiré et l'a brisé, puis il a récité le verset:

“Et la plupart d'entre eux ne croient en Allah, qu'en lui donnant des associés..” (Coran 12:106)[4]

À une autre occasion, il a touché le bras d'un homme malade et a trouvé un bracelet en corde attaché à celui-ci. L'homme a dit à Houdhayfah qu'il contenait un sortilège spécialement conçu pour lui. Houdhayfah l'a alors déchiré et s'est écrié: "Si tu étais mort avec, je n'aurais jamais prié pour tes obsèques."[5]

Une fois, ibn Mas'oud a dit: «J'ai entendu le Messager d'Allah dire,

"Les sorts (rouqyah), les amulettes et les charmes d'amour sont du shirk.”

Zaynab, la femme d'ibn Mas'oud, a déclaré: «Pourquoi dites-vous cela? Par Allah, mon œil avait de l'écoulement et je n'arrêtais pas d'en parler, le Juif, m'a jeté un sort (un collier de charme), et il (l'œil) s'est calmé. » Ibn Mas'oud s'empara de de son collier et le cassa. "Certes la famille de ’AbdAllah n’a sûrement pas besoin du shirk," dit-il ... «C’était juste l’œuvre du diable qui le ramassait avec la main, et quand (le Juif) prononçait le sortilège, il s’arrêtait. Tout ce que vous deviez faire était de dire ce que disait le Messager d'Allah:

‘Adhhib il-ba’s Rabb al-naas ishfi anta al-Shaafi laa shifaa’a illa shifaa’uka shifaa’an laa yughaadiru saqaman

“Ote le mal, Seigneur de l'humanité, et guéris, Tu es le guérisseur. Il n'y a pas de guérison sinon Ta guérison, une guérison qui ne laisse aucune maladie derrière.” (Abou Dawoud, Ibn Majah)

Porter une amulette est du shirk, car au lieu de compter sur Allah, le cœur s’est attaché à l’amulette, persuadé que cela porterait bonheur et amour, ou éviterait la mauvaise fortune ou la maladie.

Règlement islamique sur les charmes et les amulettes coraniques

Certains musulmans portent le Coran comme un porte-bonheur, soit en l'accrochant dans leur voiture, soit au porte-clés, soit en le portant sur des bracelets ou des colliers. Un Coran miniature est porté dans les médaillons. «Allah», «Bismillah», «La ilaha ill-Allah» ou des versets spécifiques du Coran, parfois écrit avec un petit script illisible, sont portés en pendentifs ou en médaillons. Les porter pour décorer n'est évidemment pas un délit, mais la plupart des gens les portent à des fins de protection ou de bénédiction. Par conséquent, cette pratique qui consiste à porter le Coran comme un porte-bonheur doit être découragée pour les raisons suivantes:

(i) Cela peut conduire à porter des amulettes non coraniques et que celles-ci soient considérées comme une échappatoire par les gens ordinaires qui ne peuvent pas faire la distinction entre les deux.

(ii) Il est irrespectueux de porter le nom ou la parole d'Allah aux toilettes et il n'est pas toujours possible pour une personne portant des amulettes coraniques de les enlever chaque fois qu'elle se rend aux toilettes.

(iii) Le prophète lui-même ne portait pas de telles amulettes et ne les plaçait pas auprès des membres de sa famille à des fins de protection ou de bénédiction. Il avait au contraire mis en garde contre toute forme d'amulette.



Notes de bas de page:

[1] “charm.” Encyclopædia Britannica from Encyclopædia Britannica Premium Service. (http://www.britannica.com/eb/article-9125164)

[2] “talisman.” Encyclopædia Britannica from Encyclopædia Britannica Premium Service. (http://www.britannica.com/eb/article-9071049)

[3] Jewish Encyclopedia, p. 546.

[4] Ibn Abi Hatim

[5] Ibn Waki’

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